Archive for the ‘mort naturelle’ Category

OFF021. Tombeau Pour Henry North (2e Partie)

novembre 20, 2009

Post numéro 21 : savoir ce qu’on perd quand on meurt, ce sentiment de vertige devant le vide : l’idée vient d’un reportage télévisé sur les lauréats du Concours Reine-Elisabeth de piano. Ces lauréats devenus fous ou qui ont plutôt basculé de l’autre côté de la folie. Le journaliste pose plus ou moins cette question : «Qu’avez-vous ressenti en gagnant ce concours ?» Réponse de l’un des lauréats : «Vous saurez 30 secondes avant de mourir.» Gagner quelque chose, c’est déjà le perdre…

L’adjectif «insectueuses» peut être vu comme une version inversée du titre d’un album du groupe Nirvana, Incesticide. Déjà lui-même jeu de mots ‘inversant’ sur «insecticide». Mon propre adjectif est donc une seconde torsion du terme originel.

«…toujours plus infini que ton enfer le plus intime» : rappel de la phrase de saint Augustin, «Interior intimo meo», tu m’es plus intime que mon moi le plus intime.

Début, aussi, de l’idée selon laquelle North sert de terreau à tout le paysage de 1000 morts : «…ses veines prolongées dans les sous-sols de toute l’Amérique latine…» Ce qui reviendra plus tard avec la ville de Byble.

Le «froid en anneau», c’est ma propre bague d’argent, que je posais parfois sur une surface froide pour la rafraîchir.

OFF019. Tombeau Pour Henry North (1ère Partie)

octobre 27, 2009

Post numéro 19, et première apparition d’Henry North. Un nom entendu dans un documentaire sur Arte. Un Anglo-Saxon mort et enterré dans la poussière sud-américaine. Son nom comme paradoxe, s’est mélangé avec d’autres images : un Occidental en exil, avec son piano/clavecin, recréant un morceau hybride d’Occident ailleurs, en décalage là où il est («sa maison protégée des collines, vision d’eau courante, vision de fraîcheur au pays de l’étouffement»).

«L’oubli North», c’est à la fois ses proches qui l’ont oublié et lui-même qui ne se souvient plus. Comme si le déplacement radical impliquait une perte d’informations, d’images, de sons. La coupure cut-up de la vie devenue fiction.

Invocation de Fitzcarraldo, lui-même nom apposé sur la chimère Nord (Fitzgerald) / Sud (hispanité) : «Il aurait pu faire franchir une montagne à un paquebot.» Mais aussi d’une identique problématique avec Aguirre, et cette fille épousée sur un radeau.

Les «deux pas sur le lac avant de sombrer» : peut-être réminiscence d’une chanson de Kate Bush, The Hounds of Love : «And Ill be Two steps on the water».

«… et la magie blanche opère ses échanges» : référence à FJ Ossang.

«… la craie au sol plus blanche que jamais, et North prisonnier de son propre charme» : la magie plus noire, pentacle, invocation.